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VÉNUS EN RUT


de liqueur qu’un jeune marié. Je le comblai de caresses et d’éloges ; je lui dis que je l’avais fait homme, et, qu’en cette qualité, il devait être discret ; que, révéler mes bontés ce serait me nuire, et, qu’en tout temps, je voulais lui être utile : il voulait causer, il voulait me lutiner, je ne pouvais contenir sa vivacité. Malgré les deux postes qu’il venait de courir, je le sentais en état de poursuivre sa route, il m’en priait, avec ardeur ; je n’y consentis pas ; j’exigeai qu’il se reposât, et lui promis de le laisser le maître, avant de se lever. Je l’arrangeai à mes côtés, je plaçai sa tête sur mon sein : Folleville, si tu me crois jolie, je dirai que ma lampe de nuit éclairait l’Amour et Psyché.

Mon petit Honoré est bien le plus mauvais coucheur que je connaisse ; il ne me laissa pas fermer l’œil ; remuant toute la nuit, me baisant doucement partout de peur de m’éveiller ; martyre d’une érection presque continuelle, qui m’inquiétait ; ne sachant si je lui ferais plus de mal en le soulageant, ou en dissimulant, il était aussi agité que moi. Cependant ce charmant garçon me faisait pitié, je voulus le livrer aux conseils de la nature : feignant de toujours dormir, j’écartai les cuisses et repliai les jambes en faisant les mouvements d’une femme qui, en rêvant, se croit dans le plaisir. Honoré ne s’y trompa point ; il crut que je lui faisais un appel.