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VÉNUS EN RUT

— Belle et bonne maîtresse, par où voulez-vous que je commence ?

Et ses doigts étaient en mouvement ; mais ce qui valait mieux, c’est que dame nature avait été, pour lui, généreuse et précoce. Il portait un outil de société, qui aurait fait honneur à un jeune homme de dix-huit ans, et dont il ne savait que faire, ou n’osait que faire, en si belle occasion, puisqu’il le tenait alternativement caché de chaque main. Pour le forcer de le laisser en liberté, je lui dis :

— Honoré, passe tes bras sous les miens, pour frotter doucement mes épaules.

Tu conçois que pour cette manœuvre il fallait l’avoir couché sur moi ; alors chaque bras touchait un de mes tétons, sa bouche était près de la mienne, son corps portait en entier sur le mien, et son joli priape battait ma motte et augmentait mon désir.

Dans cette ivresse, ne voulant perdre ni mon temps, ni ses forces, je lui donnai un baiser, comme il n’en connaissait pas ; je le serrai contre mon sein, et, insinuant ma langue dans sa bouche, je crus qu’il devenait fou de plaisir, dès que je la retirai.

— À moi, dit-il, ma belle maîtresse, si vous le permettez.

Et dans l’instant la sienne porte dans mon cœur le feu de sa salive bouillante : je n’avais