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VÉNUS EN RUT


cette position, il était presque tout entier sur moi ; nous y restâmes deux minutes ; je lui donnai encore des preuves sensibles de ma bienveillance ; et, voyant que nous arrivions à Solliers, je lui dis de se tenir.

Je trouvai Fanchette qui m’attendait ; elle avait l’air d’un lendemain de noces. Elle ne m’eût pas plutôt aperçue avec ma nouvelle suite, qu’elle me dit :

— Mon Dieu, madame, le joli mouton que vous avez trouvé !

— Oui, mais ne vas pas le mettre dans ta bergerie.

— Pas de quelque temps au moins ; il faut laisser aux maîtres celui de passer leurs fantaisies : comment nommerai-je mon camarade ?

— Honoré.

— Seigneur Honoré, très honorable serviteur d’une maîtresse charmante, j’ai l’honneur de vous offrir mes petites instructions, afin que madame soit bien servie.

— Mademoiselle, répondit le jeune adolescent, je vois que madame n’avait aucun besoin de moi, puisque vous lui êtes attachée ; c’est par pure bonté que…

— Oh ! que non, mon ami, vous ferez ce que je ne pourrais exécuter ; entendons-nous, et tout ira bien.

Cet entendons-nous me plut médiocrement ;