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VÉNUS EN RUT


était collée pour voir et entendre ; aussi rien ne lui était échappé ; elle me l’apprit avec un feu qui me fit juger son désir.

— Vous devez aller dîner à Hyères, me dit-elle, je vous suis inutile, souffrez que je demeure, je vous rejoindrai demain à Solliez chez Suzanne ; vous m’y trouverez à votre passage ; nous parlerons de vous, monsieur Desmarais et moi.

J’y consentis.

Le jeune homme, étonné de la voir rester, lui en demanda la raison, elle la lui donna, et lui, en garçon reconnaissant, prodigua ce qui lui restait de trésors à cette gentille fillette, qui m’apprit, à notre réunion, que jamais elle n’avait été aussi joyeusement célébrée. Cette Fanchette deviendra un personnage utile ; tu la verras admise à mes orgies.

J’allai joindre mon amie Lucinde, qui, depuis quelques jours, était à Hyères avec un Anglais ; elle voulait que je connusse cette petite ville, fameuse par ses parfums, bâtie sur une éminence, dont le pied s’étend vers la mer, et qui n’est pas moins renommée pour ses excellents fruits. Je découvrais, des fenêtres de mon auberge, un vallon rempli d’orangers, dont les fleurs odorantes parfumaient l’air qui venait jusqu’à moi : plus loin, la vue se porte sur des marais salins, et l’aspect de la mer termine ce