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VÉNUS EN RUT


marais me frappa : je n’avais pas fini mon invitation qu’il était sur moi et dans moi. Le joli fouteur, chère amie ! Taille élégante, belle peau, visage d’Adonis, vigueur de Mars, d’une souplesse, d’une vitesse inconcevables ; folâtre, caressant, unique.

Je lui prodiguai les richesses de mon tempérament ; tout en me le mettant, il me disait sans cesse, et de mille façons, qu’il n’avait pas conçu qu’une femme pût être aussi ravissante ; je soutenais sa bonne opinion ; je déchargeai jusqu’à me fatiguer, ce qui était rare : succulent comme un chapitre complet de cordeliers, il faisait jaillir la source du plaisir jusqu’au fond de sa retraite : jamais, jamais je n’avais été si délicieusement perforée.

Je le priai de me laisser faire un peu de toilette ; il apporta mes flacons ; il en avait un sur lui d’une eau qu’il dit précieuse, et dont l’odeur suave portait au cerveau une douce ivresse ; il voulut me laver lui-même, il me parfuma et me passa une chemise ; voulant s’assurer si j’avais repris la fraîcheur qu’il me désirait, il imprimait sa bouche sur tout ce qui s’offrait à ses yeux avides ; il se fixait sur ma jolie motte, qui, sans vanité, a toujours été reconnue charmante ; relevée, grassette, potelée, elle est ombragée par un poil châtain-clair, si bien planté des mains de l’obligeante nature, qu’il