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CHAPITRE III

L’AFFAMÉE


Si jamais il me prend fantaisie d’écrire et de ruiner un libraire, je me ferai un genre, qui ne sera pas de la dernière ineptie : je n’épuiserai point mes chapitres, afin d’avoir des transitions plus faciles pour amener les suivants, et que mon livre, quoique décomposé, ne forme qu’un tout ; mais je crois devoir m’en tenir à l’encre blanche, et laisser aux mortels, qui portent barbe au menton, le privilège souverain d’ennuyer trop souvent leurs frères ; évitons de faire, de ce que tu liras, une potion narcotique ; tu vas me voir livrée à un enfant d’Esculape ; je puis bien me servir des termes de son art.

— Tu m’as crue, mon amie, revenue de la curiosité, ou assez instruite pour n’avoir plus besoin de maîtres ; tu es dans l’erreur. Avec une pratique suffisamment éclairée de l’acte mystérieux qui produit nos plaisirs et nos peines, je n’étais pas plus savante qu’une femme ordinaire ; mon orgueil en souffrait, j’étais dévorée d’une secrète inquiétude, je voulais connaître le