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VÉNUS EN RUT


sous mes fesses, qu’il caressait : la fermeté du point d’appui, l’élasticité que j’en empruntais, la force impulsive que mon amant employait, n’étant pas gêné dans la respiration, ainsi que l’est souvent l’homme couché sur un lit, quand la femme amoureuse le serre trop étroitement dans ses bras, tout concourut à doubler les sensations que j’avais éprouvées au premier coup, et me firent perdre l’usage de la parole ; mon amant et moi finîmes ensemble ; nous fûmes inondés par nos mutuelles libations ; et ayant appelé Fanchette, qui préparait ma cuvette ovale, j’avouai que la curiosité de la chaise est très pardonnable.

La Molinière avait besoin de restaurants, on ne vit pas d’amour ; je le laissai avec ma confidente, qui lui fit prendre du chocolat ; elle était jeune, peut-être se servit-il avec elle de son moussoir ; j’ai eu plus d’une fois des soubrettes qui m’ont escamoté des passades ; il faut que tout le monde s’amuse.

Cet avant-déjeuner avait bien mérité le mien ; mais, toujours entraînée par l’occasion, il fallait le gagner encore : descendue dans ma chambre, je trouvai Francour dans un moment de gaieté, je lui demandai, en riant moi-même, quel en était le sujet.

— Je viens de lire, me répondit-il, dans cette brochure nouvelle, une assez plaisante aventure.