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VÉNUS EN RUT


à parcourir ce qu’on nomme des charmes, répandez quelques baisers sur ce que vous préférez, et, sans plus attendre, trouvez dans mes bras le comble de la volupté.

Aussitôt dit, aussitôt fait ; Mirebelle, après avoir baisé dix fois l’autel ténébreux où il allait sacrifier, s’étendit sur moi, et je le plaçai si bien, qu’il entra triomphant.

— Arrêtez, cher ami, lui dis-je, ceci est une leçon ; je dois vous apprendre, d’après le goût assez général, qu’il faut commencer lentement, pour bien mettre d’accord une femme avec vous ; les mouvements bien pris, vous irez plus vite, et quand votre amante sentira les approches du dernier des plaisirs, vous employerez toutes vos forces et votre rapidité, jusqu’au moment où, anéantie, absorbée dans sa jouissance, elle ne demande plus que des coups lents, profonds, la serrant dans vos bras, lui exprimant votre reconnaissance et votre amour ; on les appelle coups d’adieu. Je suivrai avec vous, à peu près la même marche ; lorsque vous aurez plus d’expérience, je vous apprendrai à ménager votre course, pour arriver au terme, en même temps que votre maîtresse. Décharger avec elle c’est le complément du plaisir ; commençons.

Le chevalier, animé par ma voix, mes yeux, mes mouvements, me foutait en maître, et, ne pouvant se retenir, oublia ma leçon ; je le lui