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VÉNUS EN RUT


je montai par un escalier dérobé, et me cachai dans une garde-robe, d’où je découvrais le lit en entier.

Mercœur, en deux minutes, dépouilla sa proie ; épingles, rubans, étoffe, tout sauta ; il en mit moins encore à se préparer au combat : il porta comme une plume la petite dans son lit et y sauta comme un écureuil. Heureusement pour moi, point de rideaux tirés, et deux bougies placées sur la table de nuit, me donnaient le plus joli spectacle. Joséphine, bien instruite, s’écarta d’elle-même, souleva ses cuisses, et s’offrit de bonne grâce ; son amant, qui voulait la ménager, entra avec précaution ; mais la rusée n’eut pas plutôt senti son approche, que, n’étant plus gênée par ma main importune, elle fit un mouvement qui invitait le chevalier à pénétrer ; aussi le fit-il si fort, que deux coups de cul que je vis très bien, le logèrent à fond, et arrachèrent un cri perçant à la victime ; mais, sourd à ses plaintes, il poursuivit sa carrière, et les reproches, changés en louanges, m’apprirent que la défunte pucelle avait été aussi magnifiquement foutue qu’on peut l’être.

Enflammée par la vue de ces exploits amoureux, j’avais un besoin irrésistible de les parodier ; il n’était pas tard ; j’étais assurée de trouver chez la marquise de Rosesèche, un acteur qui passerait avec moi le reste de la nuit.