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VÉNUS EN RUT


mangeât avec moi. Le luron avait bien vu ce qu’était sa cousine, il vit qui j’étais : les regards, les propos s’animèrent ; la bonne chère excita le tempérament de mons la Grenade, le mien était enjeu ; on dessert. Fanchette, qui voit où tout cela doit mener, me déshabille devant lui ; il s’enflamme, elle sort une minute ; il hasarde un baiser ; je le lui rends : il sait, qu’en amour comme en guerre, il faut brusquer les expéditions ; il m’offre un vit à la grenadière, me porte sur mon lit, et me perce avec une bravoure héroïque. Je ne me souvenais plus des six amis, ni des deux princes de l’église ; tout entière à Bertrand (car son nom de guerre blesse une langue délicate) je lui montrais l’ardeur d’une femme qui n’en a pas tâté depuis un mois ; il n’était pas accoutumé à une aussi bonne jouissance ; il me le mettait à chaque quart d’heure. Fanchette lui disait :

— Courage, cousin, c’est moi qui t’ai procuré cette bonne fortune ; soutiens l’honneur de la famille.

— Laisse faire.

Et il faisait ; enfin, pour avoir trop fait, il commençait à porter l’oreille basse ; j’en voulais encore ; c’était un jour de rage : je l’excitai par une posture variée ; il me demanda grâce ; mais Fanchette lui ayant crié :

— Fi donc, peut-on refuser une jolie femme !