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VÉNUS EN RUT

— À merveille, s’écrièrent les amateurs ; allons, gentille Rosine, nos statuts sont exécutés, vous êtes libre de choisir un de nous, et de nous faire succéder, comme il vous plaira.

Je fis signe à Mondor ; et je tâchai d’éteindre avec les autres, l’ardeur qui me dévorait.

J’ignore, chère Folleville, combien de fois je les reçus, encore plus combien de fois je me sacrifiai moi-même ; c’était l’après-dîner la mieux employée jusque là ; malgré ces charges, il me manquait encore quelque chose ; cet opéra dérangeait mes idées.

Ces messieurs, avant de se quitter, payaient galamment les femmes ; ils leur faisaient un petit cadeau, de peu de valeur, dans lequel on trouvait quatre louis : j’eus une bonbonnière qui en renfermait huit : selon l’étiquette, la nouvelle reçue avait double part : ouvrant ma boîte, comme les autres, je vis ce supplément ; je montrai ma répugnance à recevoir plus que mes compagnes, et, pour tout mettre au pair, je donnai deux louis à la femme de chambre qui m’avait servie, et deux aux gens ; on exalta ma générosité.

Nous partîmes ; je priai Mondor de donner une place à Sophie, sa voiture fut complète, en y recevant Richeville. On me ramena chez moi. Sophie, avec qui je voulais me lier, parce que rien n’est si utile à une femme galante que