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VÉNUS EN RUT

Mondor fut exact à l’heure ; il me trouva dans le déshabillé le plus galant, qui n’était qu’un habit de combat, où régnait l’élégance. Deux amis étaient avec lui ; le reste des gens priés, et mes futures camarades devaient se rendre au château de Bellevue dans d’autres voitures. Le trio qui m’accompagnait ne fut pas avare de compliments assez bien tournés, de caresses, d’attouchements, de polissonneries : je me prêtai à tout, j’étais charmante. Ils m’assurèrent que les trois amis penseraient comme eux, et qu’ils auraient, pour moi, les mêmes égards ; ils me priaient de les traiter aussi bien qu’eux ; la loi de leur société étant une parfaite égalité, établie sur les goûts et les âges : ils aimaient les femmes à la fureur ; ils avaient tous trente ans.

Nous arrivâmes dans une maison délicieuse ; meubles voluptueux, décoration brillante, jardins soignés, tout était réuni : les acteurs qu’on attendait parurent. Je vis trois hommes d’une tournure plus que passable, et deux jolies femmes, dont un moment je crus devoir craindre la plus grande. Cette Sophie est d’une taille élevée, d’un embonpoint heureux ; belle gorge, l’air ardent, les yeux étincelants ; plus je trouvai cette rivale dangereuse, plus je me promis de la vaincre. Ces agréables impures m’embrassèrent, je leur rendis leur prévenance avec franchise ; nous voilà, en quatre minutes, les meilleures