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VÉNUS EN RUT


j’étais assez embarrassée, quand le même favori de Plutus m’offrit son carrosse ; j’acceptai ; il me reconduisit. Je crus honnête de l’engager à monter ; il me donna la main, et fut chez moi une demi-heure. Je me souviens de son étonnement quand il vit Fanchette et Honoré.

— En vérité, madame, me dit-il, depuis que j’existe, je n’ai point vu maîtresse ni domestiques d’aussi agréable tournure ; puis il ajouta :

— Vous ne connaissez pas Lyon ; si vous voulez me donner la préférence, je serai charmé de vous procurer quelques amusements : si rien ne vous occupe, demain je donne une petite fête à ma maison de campagne ; je viendrai vous prendre ; nous serons en petit comité. Les dimanches et fêtes, pour me distraire du travail, je m’amuse : j’ai des amis qui pensent de même : nous avons quelques femmes, mais peu ; quand elles sont en nombre égal aux hommes, personne n’est content. Ainsi, madame, demain à dix heures, si vous acceptez, je viendrai vous enlever ; nous serons neuf, cinq de mes amis et moi, Cloris, Sophie et vous. Je vous réponds que ces dames sont charmantes, et qu’elles ne peuvent le céder, en amabilité, qu’à vous : à l’égard de mes convives, vous en jugerez, je crois, favorablement.

Ce début à Lyon fut très à mon gré : je me laissai deviner : il vit, par mon acceptation, que