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VÉNUS EN RUT

On trouva que j’avais raison : ils ne furent pas fâchés de changer, et je savais que je n’y perdrais rien ; les trous excitent toujours.

Fanchette, jouant la prude, se fit prier ; mais quand elle fut à l’ouvrage, ce fut, selon sa coutume, un vrai démon. Enfin les conventions réciproques furent remplies, et je reçus plus de vingt décharges bien complètes, sans compter quelques coups doublés, sur lesquels la galerie ferma les yeux : tel fut un avec Valsain, que j’aimais le plus ; après son troisième voyage, il se retirait, pour obéir au traité, lorsque usant de mon droit, je lui dis :

— Va, mon ami, redouble, je sens que tu le peux.

— Volontiers, laisse-moi baiser ton joli conin.

— Fais, mon cher ; c’est un petit affamé, n’est-ce pas ?

Le pauvre Honoré me faisait pitié, je ne voulais pas avoir l’air d’être à lui ; j’en parlai bas à l’abbé, qui, le meilleur homme du monde, dit à Fanchette :

— Il s’azit de faire partie carrée ; le lit est assez larze ; au premier assaut de ta maîtresse, ze veux te voir dans l’action avec Honoré, qui doit brûler là ; c’est le plus zeune de nous, et qui te mérite le mieux : voilà un double louis pour ta complaisance.

Honoré, ayant puisé dans mes yeux mon