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fait dire par ses anges et par les femmes auxquelles il était apparu d’abord, de retourner en Galilée, dans leur pays.

…Là il semble qu’avec une touchante délicatesse, une tendresse miséricordieuse, le Rédempteur triomphant ait voulu vaincre les derniers doutes, apaiser les suprêmes inquiétudes de ses apôtres en se montrant à eux dans le cadre familier de leur ancienne existence, sur ce rivage où il les avait appelés à le suivre, où pendant tant de jours et de nuits, il avait erré et navigué auprès d’eux, partageant leur pauvre nourriture, multipliant les pains et les poissons, apaisant les tempêtes, guérissant les malades, annonçant aux humbles la bonne nouvelle.

Ce fut un matin aussi, après toute une nuit de stérile labeur où ils avaient jeté leurs filets sans rien prendre, que sept des apôtres aperçurent pour la première fois leur Maître sur le bord de la mer galiléenne… À cette époque, les campagnes qui entourent la coupe harmonieuse du grand lac bleu, sont un tapis aromatique et multicolore de fleurs pressées les unes contre les autres… Les premiers rayons du soleil dépassaient la cime dorée des monts gadaréniens