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où sont rassemblés les serviteurs de l’Éternel, où ils gardent leur personnalité à tel point que les plus humbles de leurs disciples les reconnaissent immédiatement par une intuition mystérieuse et claire ! Et nous ne reconnaîtrions pas nos bien-aimés, nous serions séparés d’eux dans la Maison du Père !

Mais l’heure de la félicité parfaite n’a pas encore sonné pour tous les apôtres, une nuée voile soudain le transparent abîme du ciel, ils entendent la voix divine glorifier le Christ, proclamer l’amour du Père pour le Fils et lorsque, seuls de nouveau avec leur Maître, ils descendent de la montagne et que Jésus leur recommande de taire cette vision jusqu’à ce qu’il soit ressuscité des morts, ils ne comprennent pas, ils se demandent entre eux ce que c’est que ressusciter des morts !… Et nous-mêmes, gens de petite foi, le comprenons-nous, nous qui vivons pourtant, qui devrions déjà vivre de la vie éternelle ?

La transfiguration n’en était que l’aube et l’avant-goût. La mort et la résurrection de Jésus furent le combat suprême et la victoire définitive de la Vie, triomphe assuré, mais non pas encore