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L’HÔTE ATTENDU

Le soir vient, la maison reste silencieuse ;
À peine quelque oiseau gazouille sous l’yeuse :
Entre, divin Passant ;
Sois le Frère et le Fils, ô Toi qui fus le Père ;
Sur notre porte, vois, Toi seul en qui j’espère,
Le sceau de notre sang.

Celle qui souriant m’apportait tant de joie
Et transformait en fleurs les ronces de la voie,
Lorsqu’approchait le soir,
Celle qui, Tu le sais, nous était secourable,
Au foyer désormais désert et misérable,
Ne viendra plus s’asseoir.

Les fils braves et forts qui grandissaient ensemble
Et que nous exhortions à suivre ton exemple,
Nous les avons donnés ;
Ceux qui nous consolaient sont devenus tes anges ;
Nos fruits sont dans tes mains, Seigneur, et dans tes granges.
Nos épis moissonnés.