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rine de Sienne, cri d’une âme affranchie, mot plein de liberté comme de sécurité.

Une parole de Jésus : « Laisse les morts ensevelir leurs morts » (Matth., vii, 24), établit nettement la démarcation entre ceux qui ont reçu de lui l’espoir de la vie éternelle et ceux qui ne voient rien au delà de cette terre. Vivants en apparence, vivants pour un jour et dans les étroites limites de leur pauvre et triste existence d’ici-bas, c’est à eux de se lamenter sur un cadavre, de disputer à la tombe qui les menace et les engloutira demain, les misérables restes de leur félicité trompeuse ; nous qui ne croyons pas à la mort éternelle de nos bien-aimés, nous devons compatir à leur douleur sans la partager. Laissons les trépassés ensevelir leurs trépassés et vivons avec nos vivants.

Car le Christ, lorsque son Église n’existait pas encore, lorsqu’il la fonde sur la foi confessée par Pierre, lui promet déjà la victoire sur la mort. C’est même la première promesse qu’il lui fait. « Les portes (c’est-à-dire la puissance) du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » (Matth., xvi, 18.) Et d’avance il explique à ses disciples comment ils contribueront à cette vie-