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breux, mais le ciel radieux, un sûr asile où il invite les siens à s’amasser des trésors, où rien ne s’use ni ne se perd, rien ne peut leur être dérobé, et il ajoute : « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. »

Méditons cette parole, nous qui pleurons nos biens les plus chers ; nous ne les avons pas perdus, Dieu les a recueillis dans un clair refuge où il nous les garde, où les fatigues qui nous rongent, les soucis qui nous torturent les épargnent désormais, où nul malentendu, nulle faiblesse ne nous enlèvera leur amour… Notre trésor est à l’abri ; il nous est acquis si nous lui demeurons fidèles. Ceux qui s’aiment savent se retrouver ; si nos pensées, notre tendresse cherchent constamment à s’élever vers nos bien-aimés, la prophétie du Christ s’accomplira pour nous ; notre cœur sera dans le ciel dès ici-bas. Evidemment, cela ne signifie pas que nous échapperons aux souffrances terrestres, que nous connaîtrons toute la félicité divine ; mais nous commencerons à y participer par le désir, par l’espérance ; quelque chose de la sérénité qui règne là-haut, se reflétera au plus profond de nous-mêmes : « Mon amour n’est plus de ce monde », disait Cathe-