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DANS LA SOMBRE NUIT

La nuit est sombre, ô Christ, entre dans ma maison,
Viens avec mon agneau couché sur ton épaule ;
Ouvre la lourde porte, illumine la geôle,
Comme l’ange apparut à Pierre en sa prison.

Seigneur, ma vue est courte et pauvre ma raison.
Sentant de toutes parts qu’un mystère me frôle,
Je tremble, ainsi qu’au vent de l’automne, le saule,
Et ta seule clarté luit à mon horizon.

Mon cœur auprès du tien repose à jamais. Reste ;
Comment vivre ici-bas sans toi, Frère céleste
Vers qui les yeux brûlés de pleurs je tends les bras ?

Toi qui reçus mon ange en ta béatitude,
Avec miséricorde aussi tu répondras
Au cri de ma détresse et de ma solitude.