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LES CONSOLATIONS HUMAINES

Les consolations humaines se sont tues.
Ma vie et mon bonheur gisent sous un linceul
Et dans l’affreuse nuit, mon désespoir est seul
Devant ta face, ô Dieu tout-puissant qui me tues.

J’entends les heures fuir de ténèbres vêtues
Et le vent tordre au loin les branches du tilleul
Qui tient tête à l’orage et misérable aïeul,
Lutte au milieu des jeunes cimes abattues.

Ensemble nous errions sous ces arbres jadis ;
L’une reste ici-bas, l’autre est au paradis :
Vivre sans ce qu’on aime, ô Christ, est-ce possible ?

Mais une voix soudain apaise mon transport,
Le silence me parle et je vois l’invisible…
M L’Amour, ma bien-aimée, est vainqueur de la mort.