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les présences invisibles

les morts innombrables et la détresse affreuse, immense de ceux qui les cherchent en vain…

Sans doute, il ressuscitera aussi pour la vie éternelle, il consolera ceux qui se confient en lui, mais que de désespoirs aveugles ou révoltés, que d’ignorants, d’égarés et même parmi les croyants, les éclairés, que d’angoisses, d’inévitables et terribles souffrances ! Ô vous qui passez par cette agonie pire que la mort qu’est la séparation, même apparente et temporaire d’avec le meilleur de vous-même, vous qui assistez impuissant au lent déclin, aux atroces combats ou à la brusque disparition de ceux que vous chérissez plus que votre vie, dans le paroxysme de votre désespoir, quand vous vous débattez au milieu des ténèbres, que la volonté divine vous semble un dur destin, presque impossible à accepter comme à comprendre, détournez-vous des consolateurs humains dont les exhortations trop souvent impies ou la pauvre pitié accroîtraient encore votre douleur, vous feraient peut-être blasphémer, regardez Jésus auprès du tombeau de Lazare… Il se tait et il pleure…

Et puis écoutez ce que disent les témoins de ces larmes : « Voyez comme il l’aimait ! » Vous