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les présences invisibles

force : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra quand même il serait mort, et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean, xi.)

Il s’agit ici d’une victoire immédiate et complète sur la mort. Le Christ prouvera son droit de parler ainsi en arrachant Lazare au tombeau, mais il s’adresse à tous ceux de ses amis dont il laissera bien plus de quatre jours les pauvres dépouilles au sépulcre, à ceux qu’il ne ressuscitera pas matériellement. Il leur déclare à travers les siècles qu’ils ne subiront plus l’empire du roi des épouvantes, qu’ils n’attendront pas dans un lourd sommeil une vague résurrection, que le meilleur d’eux-mêmes, cette âme rachetée par lui, unie à lui dans l’amour, ne cessera jamais de vivre parce qu’elle lui appartient à lui, lui, la résurrection glorieuse et la vie éternelle.

Quelques jours après que le Messie eût rendu Lazare à ses sœurs, Celui qui venait de se proclamer la Vie, agonise à son tour et dans quels tourments, quelle ignominie ! Abandonné par tous, sauf par sa mère et quelques femmes fidèles, le voici sous le ciel muet et sombre… Les paroles mêmes qui s’échappent de ses lèvres tuméfiées