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les présences invisibles



Mais de ces pleurs que seul tu comptes et tu vois,
Tu peux faire, Seigneur, une fraîche rosée
Qui calme l’angoisse sans voix
Et la douleur inapaisée.

De ces regrets poignants, ces peines et ces vœux,
De ces sanglots, âcres fruits noirs et grappes sures,
Tu peux faire, si tu le veux,
L’huile et le vin doux aux blessures.

Tu les accueilles, je le sais. Cela suffit.
Plus grande est la misère et plus ta grâce abonde ;
Je crois en ton amour qui fit
Dun gibet le salut du monde.