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comment nous les faisons revivre ici-bas

Ce bienheureux Jean d’Avila, consulté par sainte Thérèse sur les révélations dont elle était favorisée par Dieu, lui répondait : « Les visions imaginaires (c’est-à-dire celles qui se présentent sous forme d’images) et les corporelles sont les plus douteuses. On ne doit nullement les désirer, il faut s’y soustraire autant qu’on le peut… L’homme doit supplier Notre-Seigneur de ne pas le conduire par la voie des visions, mais de lui réserver pour le ciel le bonheur de le voir, lui et ses saints… La sainteté consiste uniquement dans l’amour de Dieu et du prochain accompagné de l’humilité. Quant aux effets dont nous parlons, (les visions surnaturelles) même lorsqu’ils partent d’un bon principe, il faut en faire peu d’estime et donner toute son application à la vraie humilité et à l’amour de Dieu. Il ne convient pas non plus d’adorer des visions de ce genre. Adorons Jésus dans le ciel. Ce qui se présente aux yeux de mon imagination doit être pour moi une image qui me conduise à Celui qu’elle représente[1]. »

  1. Lettre du 21 septembre publiée pour la première fois par le père Gratien, dans son Dilucidario, et reproduite dans les Œuvres complètes de sainte Thérèse de Jésus (Traduction nouvelle des Carmélites, tome II, p. 162).