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comment nous les faisons revivre ici-bas

XXIX

RENONCEMENT ET SOUMISSION

« Mourir pour vivre. » Ces mots d’une devise bretonne expriment une grande vérité. En acceptant la mort de l’être qui nous était plus cher que la vie, nous consentons à mourir à nous-mêmes, à ne plus connaître le bonheur terrestre, les espoirs de ce monde :


« Et moi, depuis longtemps je suis morte à la vie,


déclare l’Antigone de Sophocle,


Pour suivre et pour servir ceux-là qui ne sont plus. »

Mais le poète de l’antiquité qui incarnait son idéal en son admirable héroïne, ne pouvait avoir de la mort et de la vie la même conception que les disciples du Christ. Nous répétons après le Seigneur Jésus : « Heureux ceux qui pleurent,