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les présences invisibles


Malgré le faix pesant qui me lie et m’écrase,
            Moi je te parlerai tout haut ;
L’ombre m’entoure en vain ; j’échappe par l’extase
            À l’innombrable et noir assaut.

Ainsi je te parlais quand je vivais à peine,
            Que tu me rappelais au jour
Sans me dire un seul mot, par la puissante chaîne
            De ton fervent et pur amour.

À la vie à présent tu m’appelles encore,
            Douce messagère des cieux,
Et je sais qu’en ma nuit poindra bientôt l’aurore
            D’un grand bonheur mystérieux.