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comment nous les faisons revivre ici-bas

LA PRESENCE INVISIBLE


Je fermerai la porte et nous serons ensemble,
            Ô toi que je ne puis plus voir !
Sous l’invisible vent comme la branche tremble,
            Mon âme frissonne d’espoir.

Je demeureurai grave et froide en apparence
            Le front incliné, les yeux clos,
Tels que sont loin des voix, du bruit, de la souffrance
            Les morts du solitaire enclos.

Toi, pleine de pitié, mais sans ouvrir la bouche.
            Ni me tendre encore les bras,
Tes yeux divins fixés longuement sur ma couche,
            Ma sœur, tu me regarderas.

Dans la muette nuit j’entendrai ton silence,
            Je laisserai fidèle et fort
Te répondre mon cœur qui vers le tien s’élance,
            Malgré le voile de la mort :