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comment nous les faisons revivre ici-bas

en une certaine mesure d’intermédiaire et d’interprète, et en nous soumettant à leur influence, en accomplissant leurs desseins, nous rendons cette influence plus forte, ces desseins plus clairs, nous nous les expliquons et les comprenons mieux. L’âme chérie hante de plus en plus notre âme et la possède, s’impose à elle qui se sent profondément et délicieusement pénétrée, gouvernée. C’est un miracle de l’amour.

À propos de quelques pages pieusement rassemblées en souvenir d’une disparue aimée et regrettée, le capitaine Augustin Cochin écrivait ces lignes émouvantes à celui qui les lui avait envoyées : « Les âmes comme la sienne ne se révèlent tout à fait qu’au delà de la mort. On croit les connaître, les juger à leur prix, car elles sont limpides et transparentes et quand Dieu nous les reprend, on s’aperçoit qu’on y voyait bien mal et qu’on a laissé passer le plus beau. Votre petit recueil me le prouve une fois de plus… J’espère que vous ne m’oublierez pas dès qu’il sera imprimé, même si je suis encore dans quelque tranchée ou plutôt surtout, et je ne saurais dire quel bien on trouve à lire de telles pages, à communier avec de telles âmes dans cette existence