Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

affliction, écrit Pascal à sa sœur après la mort de leur père, qu’une des plus solides et des plus utiles charités envers les morts, est de faire les choses qu’ils nous ordonneraient s’ils étaient encore au monde, et de pratiquer les saints avis qu’ils nous ont donnés, et de nous mettre pour eux en l’état auquel ils nous souhaitent à présent[1]. »

Nous passons ici-bas, mais nous n’y passons pas en vain. Chacun de nous y trouve une tâche dont il doit s’acquitter, et certes, l’un des plus amers regrets à l’heure suprême est le sentiment que ce labeur reste inachevé, si toutefois nous l’avons commencé… si même nous ne laissons pas derrière nous au lieu d’une moisson féconde, des blessures, des deuils, des désastres et des ruines. Puisse le bien l’emporter sur le mal le jour solennel où Dieu nous demandera compte de notre activité en examinant notre travail !

Tant que nous sommes ici-bas, nous ignorons la portée et les conséquences de nos paroles et de nos gestes, et ne sera-ce pas la punition des pécheurs, comme la récompense des justes, que

  1. Lettre sur la mort de Pascal le père, écrite par Pascal à sa sœur aînée Périer et à son mari (17 octobre 1651).