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VERS LA MAISON DU PÈRE

Dans la nuit froide, sur la route,
Péniblement nous avançons ;
Des larmes tombant goutte à goutte
Remplacent rires et chansons.

Les ténèbres, la solitude
Rendent nos lourds fardeaux plus lourds,
Et font plus difficile et rude
Le chemin qui monte toujours.

Nos pieds qu’appesantit la neige
Glissent sur le traître verglas ;
Cependant Quelqu’un nous protège,
Quelqu’un qui ne nous quitte pas.

Là-haut une étoile en la brume
Tout à coup luit dans le lointain.
Est-ce l’aurore qui s’allume ?
Nous n’espérions plus le matin.