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les immortelles amitiés

ces petits parce qu’il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. » (Matth., x, 41, 42.)

Soutiendra-t-on que, par ces promesses, notre Sauveur fait appel à notre ambition, à notre cupidité, nous traite comme des mercenaires intéressés ? La récompense d’un prophète ou d’un juste, est-ce de l’or, des joyaux, les plaisirs de l’orgueil ou des sens ? Le sourire d’un enfant n’est-il pas le salaire d’une mère, le retour du fils égaré celui du père miséricordieux, et le repentir des pécheurs, leur salut, la joie des élus et des anges ? Cette allégresse généreuse, ce bonheur de donner plus grand que celui de recevoir, cette tendre bénédiction divine, qui la disputera aux serviteurs du Très Haut, qui leur reprochera de désirer une telle récompense ?

Chacun jouira en paix de son lot et de sa place : tous seront réunis dans le même amour et la même félicité.

Mais où enfin ? Quelle distance nous sépare des bien-aimés que nous ne voyons plus ? Dans quels astres lointains, dans quelles régions ignorées sont-ils rassemblés ou disséminés, ces millions et ces millions d’êtres qui traversèrent notre