Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chrétien, si même il mérite ce nom, mais n’a-t-il pas en ces quelques mots merveilleusement exprimé l’attitude du fidèle vis-à-vis de son Dieu, du Dieu de Jésus-Christ ?

« Où irai-je loin de ton Esprit, où fuirai-je loin de ta face ? » s’écrie le Psalmiste : « Si je monte aux cieux, Tu y es ; si je me cache au séjour des morts, t’y voilà. » (Ps. cxxxix, 7, 8.) « Le Dieu d’éternité est un refuge et sous ses bras éternels est une retraite », dit le Prophète. (Deut., xxxiii, 27.)

Cette communion avec Dieu que la mort ne saurait interrompre, ce sentiment de l’assistance divine, ont quelque chose d’infiniment suave et rassurant. La Sainte Écriture nous affirme nettement que mourir, quitter ce corps, c’est se rapprocher de Dieu. Qu’on se souvienne de l’hymne entonné par les passagers du Titanic qui, laissant aux plus faibles d’entre eux les moyens de sauvetage, se résignaient noblement à disparaître dans les flots : « Plus près de toi, mon Dieu, plus près de toi ! »

Je revois, dans une vieille petite église du littoral breton, les humbles tréteaux de bois noir sur lesquels on posait les cercueils pour les dernières