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les immortelles amitiés

la fragile prison de leur corps, ceux que nous cherchons autour de nous ?

L’Évangile nous répond simplement : « Dans la Maison du Père », c’est-à-dire plus près de Dieu que nous, mieux illuminés par sa gloire, mieux rassasiés de son amour, mieux abrités encore sous sa puissante sauvegarde.

L’exil a cessé pour eux et nous savons comment le Père vers lequel ils sont allés accueille l’enfant retrouvé, même quand c’est un fils prodigue et rebelle mais repentant. La plus belle robe le revêt, on lui offre le plus généreux festin : l’allégresse des bienheureux célèbre son retour et surtout — oh surtout ! — le cœur divin bat contre son cœur, il a reçu l’ineffable baiser du pardon, de la réconciliation éternelle.

Dès ici-bas, nous en connaissons la douceur ; dès ici-bas, les croyants qui aiment leur Dieu, qui se remettent entre ses mains, sentent continuellement autour d’eux la présence de leur Sauveur ; déjà ils comprennent qu’à cette protection nul ne les arrachera.

« Qui s’endort dans les bras d’un Père, dit quelque part Rousseau, n’est pas en souci du réveil. » Le grand écrivain n’était qu’un pauvre