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VERS L’AUBE

Vous que le regret ronge et le désir consume,
À votre foyer sombre où vient gémir le vent,
Vous qui cherchez en vain votre trésor vivant
Sans qu’à ne plus le voir votre amour s’accoutume,

Un espoir vous demeure, étoile qui s’allume
Dans le ciel imploré par votre cœur fervent ;
Longue et lourde est la nuit, mais le soleil levant
Aussitôt qu’il a lui, change en pourpre la brume.

Comme cette nuée errante qui paraît
Un monstre formidable à votre effroi secret,
À l’aube la douleur s’épanouit en gloire.

Courage, ô délaissés qui souffrez en ce îieu,
Car vous serez plus tôt que vous n’osez le croire,
Ensemble pour jamais, ensemble auprès de Dieu !