Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
127
les immortelles amitiés

qui nous attend là-haut, de l’asile suprême, la patrie céleste que par la foi nous possédons déjà. La patrie est au ciel, la patrie peuplée de nos bienaimés, lointaine encore puisque nous ne la voyons pas, nous n’y sommes qu’en espérance, toute proche cependant, la mort n’étant jamais très éloignée, le temps d’ailleurs et l’espace n’ayant plus pour les hôtes des cieux la même signification que pour nous.

« Le ciel des âmes et des esprits nous enveloppe, dit fort bien le Père Sertillanges, et tous ses habitants mystérieux, s’ils devenaient visibles, se feraient voir peuplant tout, mêlés à tout et non pas dans je ne sais quelles régions inaccessibles. »

Les élus de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance se considèrent déjà comme appartenant à cette patrie future dont ils se réclament. Un écrivain artiste qui savait se servir de ses yeux[1], se définissait ainsi : « Je suis un homme pour lequel le monde invisible existe. » De même un croyant pourrait dire : « Je suis un homme pour lequel le monde invisible existe. » « Nous regardons non point aux choses visibles, explique

  1. tHéophile Gautier.