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pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité. »

Nous sommes ici-bas des passants et des exilés et nous ne voulons pas le comprendre ; continuellement nous nous plaignons de cette existence incertaine et précaire, sans sécurité ni profond repos. Le foyer, la patrie, est-il des mots plus doux dans la langue humaine ? Revenir chez soi, rentrer à la maison, retourner dans son pays, que ces paroles réveillent de nostalgie, de profonds et ardents désirs ! Avec quelle résolution farouche, quelle énergie miraculeuse, des hommes souffrent et se font tuer pour défendre leur habitation d’ici-bas, nous l’avons vu ces dernières douloureuses années tandis qu’en même temps, hélas ! nous était démontrée avec une cruelle et fulgurante évidence la fragilité de ces demeures, de ces possessions terrestres.

La plus solide, la plus durable n’est guère qu’une tente plantée pour un jour dans un sol qui ne nous appartient pas, un insuffisant abri destiné à être bientôt emporté par la tempête. Mais avec sa connaissance, son intelligence parfaite de notre âme et de ses aspirations intimes, l’Évangile nous parle de la sûre demeure