Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

EN RÊVE

Chère âme, je t’ai vue en rêve cette nuit ;
Tu souriais avec douceur, sereine et tendre.
La tombe à mon amour fidèle doit te rendre
Et déjà dans mon cœur un rayon du ciel luit.

Cet instant de clarté qui si rapide fuit,
M’aide à garder la foi secourable, à t’attendre ;
Bien des jours ont passe ; ton corps n’est plus que cendre,
Mais tu vis, et vers toi le Sauveur me conduit.

La mort n’a pas vaincu notre espoir ; c’est vivante
Qu’aime à te contempler ma tendresse fervente,
Toi que j’ai tant aimée et que j’aime encor mieux.

Que Dieu m’aide ! Pour prix de mes larmes sans nombre,
Je demande à ta voix, je cherche dans tes yeux
La paix dont le bonheur ici-bas n’est que l’ombre.