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les immortelles amitiés

drais être anathème et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair qui sont Israélites » (Rom., ix, 2, 3), s’était attaché non moins ardemment et tendrement à ses prosélytes, païens d’origine, à ses fils spirituels.

Il avait vécu avec la plupart d’entre eux de longues années, les exhortant nuit et jour, souvent avec larmes, travaillant de ses mains pour ne leur être point à charge ; les lettres qu’il leur écrit sont remplies des expressions les plus affectueuses, de la plus touchante sollicitude. Les aime-t-il pour ce monde ou surtout pour l’autre ? « Qui est en effet, dit-il aux Thessaloniciens, notre espérance ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous aussi, devant Notre-Seigneur Jésus, lors de son avènement ? » (I, Thess., ii, 19.)

Douces paroles, resplendissantes d’un magnifique espoir et que, maintes fois depuis, des parents, des maîtres chrétiens ont redites à leurs enfants, à leurs disciples. Pères et mères dont les fils et les filles, dociles jusqu’à la mort aux nobles traditions, aux pieux enseignements qu’ils avaient reçus de vous, se sont immolés à leur devoir, vous qui pleurez devant un foyer vide sur le sacri-