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ensemble

rôles », ajoute l’apôtre. (I, Thess., ii, 13, 18.) En effet, au lieu de la séparation brutale, de la chute successive dans le néant des êtres qui se sont vainement chéris ici-bas, la perspective d’une ascension lumineuse nous est ouverte… les corps se quittent, les âmes restent unies par l’incorruptible lien de leur pure tendresse. Et comme en elles brûle un amour plus noble encore que leur amour mutuel, elles montent, attirées par cette flamme vers le Christ, amour et lumière suprêmes : mais elles ne s’élèvent pas seules. Leurs pensées, leurs prières entraînent avec elles celles qui ont reçu comme elles l’étincelle divine et qui, demeurées pour un temps dans l’ombre d’ici-bas, cherchent à tâtons leurs traces, s’efforcent de suivre leurs pas, leur exemple, s’élancent continuellement vers elles, stimulées par l’âpre et salutaire éperon de la douleur… C’est ainsi que tous ensemble, les vivants et les morts, nous sommes enlevés à la rencontre du Christ, vers les régions célestes.

Un lien puissant nous unit, un lien voulu par Dieu, et l’apôtre nous le répète souvent, ne se lassant pas de nous comparer aux membres d’un même corps : « Nous formons un seul corps en