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SOUS LA CROIX

Puisqu’il me faut ployer sous la croix, je m’incline ;
Seigneur, si vous m’aimez, je vous aime et me tais.
Guidez mes pas tremblants jusque sur la colline ;
C’est vers vous qu’en la nuit lentement je montais.

Je comprends aujourd’hui, mon Père, que vous êtes
Au bout du long sentier qu’en pleurant je gravis ;
Vous me rendrez l’espoir perdu dans les tempêtes,
La paix et les trésors qui me furent ravis.

Là-haut, vous essuierez mes yeux troublés de larmes.
Vous calmerez mon cœur, vous laverez mon front ;
Blessures qu’on dérobe et secrètes alarmes
Sous votre main clémente, ô Jésus, guériront.

Et je verrai, je connaîtrai ce que j’ignore,
Mais je n’attendrai pas que vos secrets soient dits.
Dès maintenant, sans les savoir, je vous adore,
Amour qui transformez l’enfer en paradis.