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nous le croyons, Dieu est juste, parfaitement juste, dans « ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre où la justice habitera et que nous attendons selon sa promesse » (II, Pierre, iii, 13), justice sera faite même à la plus humble et la plus misérable des créatures sensibles et souffrantes. Et qu’on ne dise pas que nous nous perdons ici dans des rêveries sentimentales ; nous pouvons nous appuyer sur l’autorité de saint Paul qui nous peint la création attendant avec un ardent désir la révélation suprême, la création enchaînée par le mal avec l’espoir d’être affranchie de la servitude de la corruption et de partager la liberté et la gloire des enfants de Dieu, la création tout entière soupirant et souffrant les douleurs de l’enfantement… « Ce n’est pas elle seulement, ajoute l’apôtre, mais nous aussi qui avons reçu les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes en attendant adoption, la rédemption de notre corps. » (Romains, viii, 19-23.)

Suivant la doctrine de l’Écriture si divine et si humaine à la fois, si également éloignée d’un ascétisme outré et du matérialisme, il y a d’abord survivance de ce qui en nous est le plus haut,