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Ce bref récit ; si riche de sens, si lourd de mystère, marque la frontière entre notre univers et le monde invisible ou spirituel. Le vocabulaire humain n’a pas de mots capables de rendre intelligible ou sensible tout le bonheur céleste ; les liens étroits qui unissent l’âme à la chair, mettent, tant qu’ils subsistent, un voile entre le Ciel et nous, entre Dieu et notre esprit. Que reparaîtra-t-il de ce corps dans l’enveloppe nouvelle dont nous serons revêtus ? De cette poussière et de cette pourriture, que ressuscitera-t-il ailleurs ? Y aura-t-il entre la vaine, fuyante et changeante apparence qui nous masque ici-bas et la forme glorieuse et pure que nous prendrons là-haut, incompréhensible hérédité ou simple ressemblance ? Il nous faut dire comme saint Paul : « Je ne sais. »

Tout en nous n’est pas immortel ; notre corps est considéré par l’apôtre comme une demeure passagère, une tente qui devra tomber et se dissoudre avant de renaître transfigurée, digne de l’esprit impérissable, de l’âme bienheureuse qui l’habitera pour l’éternité. Comment et quand ces choses se feront-elles ? Nous l’ignorons. Nous sommes sur la limite de deux mondes différents,