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III
PRÉFACE



Quelle étrange aventure que celle du scientisme ! Après nous avoir cantonnés dans le domaine de l’expérience brute, après avoir édifié un mur entre notre pensée et ce que dédaigneusement il traitait d’Inconnaissable, le scientisme un jour se sentit muet, lamentablement aphone, en face de l’angoisse que criaient les âmes. Je vous ai émancipées, leur disait-il. Et les âmes répondaient : Nous sommes des appauvries, et nous pleurons maintenant sans espérance. Alors le scientisme, gêné sans être résipiscent, consentait à organiser des expérimentations pour dérober à l’Inconnaissable quelques-uns de ses secrets. Sans faire amende honorable à ces métaphysiques que sont les religions, on se mettrait à inventer des « métapsychiques ».

Comme on ne voulait pas renoncer à être positiviste, on allait solliciter, indiscrètement, la science dite positive, pour qu’elle ramenât dans les tombes des morts un rayon de lumière et dans les cœurs des vivants un rayon de sérénité. Silence au Dieu révélateur ; on se refusait à lui rendre la