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Quelqu’un plus que toi misérable,
Un Juste à souffrir condamné
Plus durement que nul coupable,
Ne t’a jamais abandonné.

Même en tes angoisses mortelles,
Les cours qu’illuminait la foi
Entendaient par moments des ailes
Frémir dans l’ombre autour de toi.

Et tous ces invisibles anges
Ont emporté ton âme à Dieu
Lorsque de ses sordides langes,
Elle a jailli, rose de feu.

Lazare, hier si misérable,
De maux et de mépris comblé,
Nul faix aujourd’hui ne t’accable ;
Christ à jamais t’a consolé.

Lazare, mon frère Lazare,
Tu t’es levé victorieux.
De quel éclat la mort te pare !
Ton royaume était dans les cieux.

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