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déchiffrant par le menu les fadaizes, songes et folles passions, se passionner à l’Italienne, souspirer à l’Espaignole, frapper à la Napolitaine et prier à la mode de Cour ; et qui est le pis, pensant bien veoir et louer, je ne sçais quoy de beauté qu’il estime estre sa Mie. Il ne la veoit le plus souvent qu’en peincture, j’entens peincture de fard ou d’autre tel masque, de quoy ne se sçavent que trop resparer ces vieux idoles revernis à neuf. Et tout cela ne suffiroyt s’ils n’y entremesloient quelques triolets, virelais, rondeaux, ballades et autres telle espèce de vieille quinquaille rouillée, dont ils empeschent à toute heure les presses des imprimeries et en raptassent, je ne sçays quelles œuvres qu’on ne peut nommer superflues et inutiles… Mais, pour ne nous escarter point de nos premières erres, nous fuyons le mespris de ceux, lesquels, ayant perdu toute cognoissance de leur perfection et bon sens naturel, n’ont point desdaigné de s’abastarder jusqu’à dire ; qu’ils baisent l’ombre des souliers de leur Dame, appelans leur âme chambrière et esclave d’icelle, voulant ainsy abaisser et anéantir chose si haulte et tant précieulse et ce qui ne doit estre employé qu’à la contemplation des choses grandes et secrets de nature, l’adonner jusques au service de chose si petite, et tant vile, comme est la femme, animaux de tous ceux de la nature le plus pernicieux et abbominable. »

C’est une ombre vigoureuse au tableau que de