que despit qu’ils en ayent, — rie répettent-ils pas tous, à l’exemple de Desportes, avec un inconscient retour à la femme :
Celuy qui tout ravy contemple incessamment La royne de son cueur, que le ciel a fait telle Qu’il y treuve tousjours quelque beauté nouvelle, N’estime rien plus doulx que Testât d’un amant.
Tous les poètes du xvie siècle, à costé des chan- sons et sonnets enflammés que nous avons entrevus au passaige, se firent les échos harmonieux de Tin- constance féminine du temps. Depuis Marot jus- ques à Régnier ce n’est qu’une série de pièces poéti- ques sombres ou enjouées sur le mesme subjet, mais toutes reflectant un scepticisme persifleur, une ironie en sourdine, ce « fifre au rire aigu raillant le violon- celle » dont le chantre de la Bohême devoit parler trois siècles plus tard. Du Perron, — un Bernisde la fin de la Renaissance, — escrivit une pièce d’une dizaine de strophes intitulée : le Temple de Vincon- stance où il vante gayement, avec sans soucy, les per- fydes et les volages, les serments légers comme fumée et toutes les girouettes du sentiment.
C’est que la gentille Mie du poète que nous avons voulu présenter dans ses atours et sa grâce n’estoit point constamment une sorte de grisette anticque beuvant l’herbette arrousée et vivant des pétales de la rose fraische éclose ; quelques-unes aymoient à s’aparesser dans de tièdes voluptés, derrière Thuys