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tard, à sçavoir que « se mocquer de la phylosophie c’est vrayment phylosopher ». Au demeurant, si leurs sveltes amyes se monstroient folastres, frivoles, aymantes, coquines, rieuses, folles, habiles, ensor- celantes et agréables au desduit, elles estoient aussy filles d’Eva la t rai stresse, à — la fois amoureuses du masle et du mal ; — ruzées comme le dyable, chan- geantes comme Prothée, inconstantes comme le ciel et malignes comme la fièvre quarte. Aussy répettoit-on ce vieil proverbe ores désusité : « Il n’est si bon que femme n’assotte. »



VI


Branthôme nous a suffisamment renseignés sur la moralité et les amoureuses feinctises de ses hon- nestes et chaleureuses Dames. L’humanité en vérité reste tousjours la mesme, et, de génération en géné- ration la femme a trahy ses sermens, oublié ses amours, fait couler des larmes et respandre des im- prescations à tous les sensibles, à tous les hommes vibrants et passionnés. Heureux les poètes trompés qui fredonnoient à leurs maistresses de suaves villa- nelles semblables à celle que le joyeux abbé de Tiron composa pour la sienne, et qui fut célèbre à la Cour ! Oncques on ne chanta plus doulcement l’infidélité :

Rosette, pour un peu d’absence,
Votre cueur vous avez changé ;