Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/83

Cette page n’a pas encore été corrigée

mit son cueur en sonnets, stances et rondeaux aux pieds de Charlotte, puis aux genoulx de Camille ; Nicolas Ellain recueillit les rimes à Pandore ; Claude de Buttet ne modela ses quatrains et tercets que pour Amalthèe ; Tahureau exalta sa divine sous le nom de YAdmirée, tandis que le coquef Guy de Tours réservoit ses plus ardentes flammes pour cette Ente exquise dont il nous laissa le pourtraiçt en vingt-neuf sonnets, de la chevelure à l’orteil, sans rien omettre, mais cependant avec une grâce chaste et discrette.

Parlerons-nous des amours royales de Fran- çois Ier, qui fit des ballades et chansons qu’on hésite à restituer à Mellin de Saint-Gelais ; de Charles IX, disciple de Ronsard, qui fisl bruyre sa lyre d’em- prunct aux oreilles de Marie Touchet ; de Henri IV - enfin, le Roy gaillard qui œillada un jour à la muse » et dont nous chantons encore parfois la charmante Gabrielle, cette mirlitonnesque rytournelle :

Charmante Gabrielle,
Percé de mille dards
Quand la gloire m’appelle
A la suite do Mars,
Cruelle despartie,
Malheureux jour,
Que ne suis-je sans vie
Ou sans amour ?

A cette chanson combien est presférable ce simple