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çoises de la Cour cette curieuse analyse du cos- tume :

« Elles sont minces de la taille au delà de toute expression ; elles se playsent à enfler leurs robes, de la ceinture au bas, par des toiles apprestées et des vertugadins, ce qui augmente la grâce de leur tour- nure. Elles mettent beaucoup de coquetterie à se chausser, soit de la pantoufle basse, soit de l’escar- pin. Le cotyllon, qu’à Venise on appelle la carpetta, est toujours de grande valeur et de l’élégance la plus recherchée chez les bourgeoises aussy bien que chez les nobles ; quant à la robbe de dessus, qu’elle soyt de serge ou d’escot, on n’y donne pas grande attention, parce que les femmes, quand elles vont à l’esglise, s’agenouillent et mesme s’asseyent dessus. Par des- sus la chemise, elles portent un buste ou corsage, qu’elles appellent corps piqué (cecy n’est-iL pas nostre corset ?) qui leur donne du maintien ; il est attaiché par derrière, pour faire yssir la poictrine. Les espaules se couvrent de tissus très fins et de réseaux ; le cou et les bras sont aornés de bijoux. Elles se servent pour la chevelure de cercles de fer ou de tampons sur lesquels sont tirés les cheveux pour faire le front large ; la pluspart ont les cheveux noirs, ce qui fait ressortir la pasleur de leurs joues, car la pasleur, si elle n’est pas maladive, est res- guardée ici comme un agrément. » ,

Cette ultime observation du Vénitien ne laisse